Behind the Curtain #LPW2020

Behind the curtain

“أنا مريضة إيدز ونفسى أتعامل كبنى آدمة، معملتش حاجة غلط علشان المجتمع ينبذنى ولما بمرض مش بلاقى دكتور يعاملنى كويس، وبقيت أخاف من الناس فاضطرت لارتداء النقاب خوفا من تعرف الناس على شخصيتى عند اللجوء لتلقى العلاج. “

“فى عام 2006 ظهرت الأعراض الأولية كإسهال وترجيع وسخونية، وفقدت الكثير من وزنى فبعد أن كان 83 كجم أصبح 45 كجم دون أن أعلم السبب، وعلى الرغم من أنى أجريت الكثير من الفحوصات والتحاليل التى حيرت الأطباء وشخصها الكثيرون بأنها مشاكل فى المعدة أو مرض الدفتيريا”.

“استمرت الأعراض وفقدان الوزن المحلوظ، و فى شهر 5 عام 2007، تم حجزى فى مستشفى القصر العينى لمدة 3 أيام فى قسم الباطنة، ونتيجة لاستمرار الإسهال وبعد إجراء الأطباء جميع الفحوصات لم يتعرفوا على السبب، فمكثت بالمستشفى لمدة 21 يوما، ولم يتم التوصل لتشخيص المرض، وبعد حيرة الأطباء فى التشخيص قرروا إجراء تحليل الإيدز وظهرت النتيجة إيجابية ثم بعد ذلك طلبوا من زوجى إجراء التحليل أيضا، وعند ظهور النتيجة لم توجد أى سرية فى المستشفى وتم إخبار جميع الأشخاص المتواجدين بها وإخبار أهلى وأهل زوجى الذين كانوا متواجدين معى”.

“بعد 21 يوما عندما تم التعرف على إصابتى بمرض الإيدز، تم عزلى فى آخر العنبر وإحاطة المكان الذى أتواجد به بالستائر، ثم بعد ذلك قاموا بإفراغ غرفة الغسيل التى يقوم فيها الأطباء بتغيير ملابسهم ووضعونى بها، خوفا منى، كما أن الأطباء كانوا يرون مواعيد حضورهم من بعيد من خلال الإضاءة بالكشاف وتم تركى 4 أيام معزولة فى غرفة الغسيل، وتم تحويلى مرة أخرى إلى حميات العباسية حتى يجرى التحليل بالمعامل المركزية وظهرت أيضا إيجابية.”

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« Je suis atteinte du SIDA, et j’aimerais pouvoir me comporter en être humain. Je n’ai rien fait de mal pour que la société me rejette comme ça, et quand je tombe malade je ne trouve pas un médecin qui me traite convenablement, et j’en arrive à avoir peur des gens. C’est pour ça que je me suis mise à porter le niqab, de peur que les gens n’apprennent ma condition lorsque je vais récupérer mon traitement. »

« En 2006, les premiers symptômes sont apparus: diarrhée, vomissements et fièvre. J’ai perdu beaucoup de poids, je suis passée de 83 à 45 kg, sans en connaître la cause. J’ai fait de nombreux tests et examens, mais les médecins et autres spécialiste étaient toujours dans le flou, pensant que c’était des maux d’estomac ou la diphtérie. »

« Les symptômes et la perte de poids ont continué à se développer, jusqu’en mai 2007, où j’ai été admise à l’hôpital de Asr El-Ayny pour 3 jours au service d’hépato-gastro-entérologie en raison de la diarrhée persistante. Après avoir encore réalisé tous les tests possibles et imaginables, les médecins n’arrivaient toujours pas à en déterminer la cause. Je suis donc restée 21 jours à l’hôpital, et puisque les médecins n’arrivaient à aboutir à un diagnostic, ils ont finir par prescrire un test du Sida, qui s’est avéré positif. Quand le résultat est arrivé, ils ont également demandé à mon mari de faire le test. Lorsque les résultats sont sortis, le secret médical n’a absolument pas été respecté, toutes les personnes présentes à l’hôpital à ce moment-là ont été mises au courant, de même que les membres de ma famille et celle de mon mari qui étaient présents. »

« Au bout de 21 jours, quand nous avons enfin eu le diagnostic de l’infection par le Sida, j’ai été placée à l’isolement dans une chambre, bien cachée derrière des rideaux. Ensuite, ils ont vidée le vestiaire, la salle où les médecins se changent, et m’ont déplacé là-bas. Ils avaient peur de moi. Ils venaient vérifier leurs horaires de loin, et avec une lampe torche. Ils m’ont laissée 4 jours isolée dans la buanderie, avant de me transférer à l’hôpital de Abbasseya, pour que je puisse faire un autre test au laboratoire central, qui s’est également avéré positif. »

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“I am sick with AIDS and I’d like to treat myself like a human being. I didn’t do anything wrong for society to reject me; and when I get sick, I can’t find a doctor who treats me well, and I’ve become afraid of people. This is why I had to wear a niqab for fear that people would get to know my condition when I come to take my treatment. 

In 2006, the initial symptoms appeared as diarrhea, vomiting, and heat. I lost a lot of weight; I went from weighing 83 kg to 45 kg, without knowing the reason. I conducted many tests and analyses that puzzled doctors, many diagnosed stomach problems or diphtheria.

Symptoms and weight loss persisted, until May 2007, when I was admitted into the Al-Kasr Al-Ainy Hospital for 3 days in the Hepato-Gastro-Enterology Department as a result of the continued diarrhea. After the doctors performed all possible tests, they still did not find the reason. So I stayed in the hospital for 21 days, the diagnosis of the disease was not reached and the doctors were confused. They finally decided to perform an AIDS test, and the result appeared positive. Then they asked my husband to perform the test as well. When the result appeared, there was no medical confidentiality whatsoever, the whole hospital was informed, as well as my family and my husband’s family who were there.

After 21 days, when I was finally diagnosed with AIDS, I was isolated in a ward and surrounded by curtains. Then, they emptied the laundry room where the doctors used to change their clothes and they put me there. They were afraid of me. When the doctors needed to check their schedules, they were doing it from afar and with a flashlight. They left me for 4 days isolated in the laundry room, then I was transferred again to the Abbaseya hospital where another test was done in the central laboratories and it also appeared as positive.”

LUV game feedback from Grenoble + Ankh Association

The first public presentation of Exposition Points de Vie, organized by Ankh Association and dedicated to people living with HIV in Egypt, took place on October 26th in Grenoble, France. The exhibition gave light to their experiences, joys, and difficulties. It involved the interactive game by Luv ‘Til it Hurts, a Falafel party, and Karaoke. The benefits went to حملة اعرف اكثر – Campagne ‘Pour en savoir plus’ – ‘Know more’ campaign .

Nic/Taha:
Hope the event in Colombia went well! I just wanted to send you a short feedback of our event in Grenoble yesterday. It went really well, a lot of people attended and they were all really interested by the project and the discussion was really interesting as well.

Todd/LUV:
Was the LUV game useful helping opening a dialogue and/or holding the space you envisioned for the event?

Nic/Taha:
Regarding the game, we had some difficulties with the printing process, as we couldn’t find in the short period of time a printing house that had the kind of material that we wanted, so we printed the tiles on the thickest paper we could find, then had them plastified. It worked well anyway to play, except for the fact that some shapes were really too small so we only used the medium and big ones.

Todd/LUV:
Can you say more on how you used the came and what came up?

Nic/Taha:
Also, even if the game is supposed to be used to start or open a discussion, we used it at the end of the event, but it was also a good way to close it in a more playful and participatory way. We had a lot of really encouraging messages, among them: 

Silence=dead

Transnational solidarity

treatment for all

u=u

life goes on

hope

… and some really nice drawings 🙂

Pour La Libération Immédiate de Malak El-Kashif!

Lundi 1er juillet, à l’initiative de l’ Egyptian Commission for Rights and Freedoms (ECRF), ANKH (Arab Network for Knowledge about Human rights), Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS) et avec le soutien d’EuroMed Rights, la Fédération Internationale des ligues des Droits de L’Homme, et la Ligue des Droits de l’Homme, s’est tenue une conférence de presse au siège de la LDH pour réclamer la libération immédiate de l’activiste transsexuelle égyptienne Malak El-Kashif.

La conférence s’est tenue en présence de Chloé Rassemont Villain, militante trans-idenditaire et ancienne détenue, Dalia Alfaghal, militante LGBT égyptienne, Leslie Piquemal, responsable du plaidoyer du Cairo Institute for Human Rights Studies à Bruxelles et sous la modération de Michel Lubiana, Président d’honneur de la LDH.

Les différents intervenants sont revenus sur la situation de Malak Al-Kashif, activiste égyptienne transsexuelle de 19 ans arrêtée pour avoir critiqué le régime sur Facebook. Depuis le 6 mars, elle a été emprisonnée, torturée et discriminée à la fois pour son identité de genre et ses opinions politiques. 

Chloé Rassemont Villain est revenue sur son parcours en tant que première personne à se déclarer trans-identitaire en prison et à demander l’opération, à obtenir derrière les murs un traitement hormonal, à changer de prénom, à obtenir d’entrer dans le protocole pluridisciplinaire, et à être unie devant le maire a un garçon. Elle a détaillé les différents abus et vexations qu’elle a subis pendant ses 16 ans de détention de la part de l’administration pénitentiaire, en arrivant notamment à devoir s’opérer elle-même. Suite à ces expériences traumatiques, sa situation a entraîné la mobilisation du Procureur Général des Lieux de Privation de Liberté et du Comité contre la torture des Nations-Unies. Ce dernier a d’ailleurs adressé un message à la France indiquant que le traitement subi par Cholé Rassemont Villain en détention s’apparente à de la torture. Depuis sa sortie en 2014 et malgré plusieurs interventions auprès de différents parlementaires, la France ne s’est jamais excusé pour la manière dont Chloé Rassemont Villain a été traitée.

Après ce témoignage, Dalia Elgarghal a apporté des précisions sur le cas de Malak El-Kashif. Cette militante transexuelle et défenseure des droits humains est détenue en cellule d’isolement dans une prison pour hommes depuis plus de 120 jours. Elle est accusée de « soutenir une organisation terroriste » et « mauvais usage des réseaux sociaux afin de commettre un crime », pour avoir créé un événement sur Facebook réclamant que le gouvernement égyptien soit tenu responsable du mauvais état des infrastructures et de la mauvaise gestion d’un accident de train ayant entraîné la mort de 25 personnes. Dalia Elfarghal est revenue sur les conditions de détention de Malak El-Kashif, qui a subi des examens anaux forcés, est privée d’accès à ses traitements médicaux dans le cadre de sa transition et même pour son diabète. Elle a commis une tentative de suicide en raison de ses conditions de détention. Dalia Elfarghal a insisté sur le fait que Malak El-Kashif subit une double peine, l’une pour avoir exprimé pacifiquement son opinion, l’autre pour être ouvertement une femme transsexuelle.

Leslie Piquemal, quant à elle, a replacé le cas de Malak El-Kashif dans une perspective plus globale de répression généralisée du régime égyptien contre les défenseurs des droits humains. Elle a relaté que les violations contre les défenseurs des droits humains – ainsi que les journalistes et dissidents politiques pacifiques – se sont fortement aggravées ces 3 dernières années, et ciblent particulièrement les défenseurs et organisant travaillant sur les cas de torture et de disparitions forcées. Dans ce type de cas, les personnes sont fréquemment d’abord victimes de disparition forcée avant de réapparaitre plus tard en détention préventive, accusées de crimes graves. La disparition forcée dans ces cas, est presque toujours associée à l’usage de la torture ou au minimum de la violence physique et psychologique.

Selon Leslie Piquemal, le cas de Malak El-Kashif est révélateur de l’usage systématique de la torture par le régime égyptien tel que dénoncé par le rapport annuel 2017 du Comité contre la Torture de l’ONU. Selon Human Rights Watch, ces pratiques pourraient même constituer des crimes contre l’humanité. 

Pour terminer, Leslie Piquemal a souligné que le cas de Malak El-Kashif reflète les conditions dramatiques de détention dans les prisons égyptiennes. La mise en isolement prolongé s’apparente à une torture psychologique selon Amnesty International, et de nombreuses personnes sont récemment décédées dans les prisons égyptiennes suite au manque d’accès aux soins. L’exemple le plus emblématique est le cas de l’ancien président Mohamed Morsi.

En clôture de la conférence, Michel Tubiana a insisté sur le fait que l’Egypte est aujourd’hui l’un des pays les plus sinistrés de la région en matière de défense des droits de l’homme, sous couvert de lutte contre le terrorisme notamment. Cette situation doit nous interpeller en France à double titre : nous sommes l’un des principaux fournisseurs d’armes de l’Egypte depuis longtemps, notamment d’armes qui servent à réprimer des manifestations. Nous avons également un devoir de soutien envers les militants égyptiens qui viennent demander l’asile en France, dans des conditions difficiles, et l’ensemble du mouvement de défense des droits humains français se met à disposition des militants égyptiens pour soutenir leur action.

Tous les intervenants se joignent ainsi à la campagne internationale pour obtenir la libération de Malak El-Kashif, et exigent des autorités françaises qu’elles fassent pression sur le régime égyptien à cet effet. De plus, tous les intervenants s’accordent à dire que la défense des droits humains devait être placée en priorité dans le cadre des relations bilatérales entre la France et l’Egypte.

En outre, la lettre ouverte signée par une trentaine d’organisations internationales et adressée à de nombreux Parlementaires Européens, Parlementaires de plusieurs pays européens et Rapporteurs spéciaux de l’ONU, afin de faire pression sur les autorités égyptiennes pour obtenir la libération de Malak El-Kashif, a été distribuée aux personnes présentes à la conférence de presse. 

Lien vers la lettre ouverte : https://www.ankhfrance.org/malak 


Lien vers la vidéo de la conférence : https://www.facebook.com/ankhfr/videos/2259782150939495/

Pouvez juste rajouter les contacts presse suivants:

Association ANKH, Nicolas Gilles: n.gilles@ankhfrance.org, 0624003899

Cairo Institute for Human Rights Studies, Leslie Piquemal: leslie@cihrs.org

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A press release by Ankh association that can be found here: https://www.ankhfrance.org/conference-de-press

For information in English, click here.

Interview With Ankh Association

TL: A mutual friend and queer activist in Cairo was helping me find a place to stay in Paris only a few days before my trip. I somehow end up sleeping on your couch in the suburbs of Paris.

You two make the Ankh Association that supports LGBTQQI and HIV+ folks in the Middle East through an arts advocacy campaign. Can I ask, how you got here? Back in Paris and making Ankh?

ANKH: First things first, Nicolas is a French activist who has been involved for many years in various collectives defending minorities’ rights in France (LGBTIQ, women, migrants, etc.) while working in cultural cooperation between France and the Middle-East. Taha is Egyptian and has also actively been involved in the Human Rights field in his country, both as an activist and on a professional level. We met a few years ago in Egypt, where we were both involved in the local LGBTIQ community. By the end of 2016, due to different circumstances, we also began to be more involved with the HIV+ community, witnessing the numerous challenges and difficulties that one might have in Egypt in order to access testing, treatment, and especially dealing with religious and social stigmatization. For instance, we realized that there was almost no center where one can go to get tested, and the few existing places are being closed by the government. Now the only places where you can get tested are in government-run facilities, which are already in a very small number. Regarding the treatment, you also need to go to the government to be allowed to have access to it, which usually takes months, you never get to know the results of your test, sometimes the medicine is not available for weeks, or they change it without telling you… Of course not mentioning the way that HIV+ people are being treated by doctors and nurses, which most of the time results in them avoiding going to hospitals or doctors at all.

So when we came to France in early 2018, we started thinking about how to help change the situation there, so we decided to make an NGO that will be able to both support HIV+ and LGBTIQ people in Egypt, as well as to advocate and educate on matters related to sexual health, sexual orientation and gender identity, human rights, etc. This is why we established the ANKH association, and the first thing that we worked on was a sexual health campaign called ‘Know More’.

TL: The Know More campaign is online, and the byproduct is a traveling show called Points of Life for which you already have shows in Lyon and Grenoble lined up and 10 participating artists. How does it work? And, what is your goal … what will the viewing public understand after attending one of your events. Is there something you want them to know (or do) about HIV conditions in the region?

ANKH: We started the Know More campaign as an online Facebook page in Arabic, French and English, aiming to raise awareness in the Arab-speaking communities about sexual health issues, and HIV was, of course, a very big part of it.

In order to reach a different audience in Europe and to make more people aware of the challenges that HIV+ people in the Middle-East are facing, we decided to make an art exhibition based on testimonies by people living with HIV in Egypt that will be showed in various European cities.

So we had an open call out for 2 months asking people who are living with HIV in Egypt to send us artworks expressing their personal experiences, either through a small video, voice recording, photo, or text… We ended up receiving up to 8 pieces, from people of different ages, locations, and genders, each depicting how these people manage to live with HIV in their country.

We thought that setting up an art exhibition as a part of an advocacy campaign is a really effective way to reach people, as it is based on direct testimonies, thus creating a direct connection with the audience, through very simple art forms like mobile videos, photos, or recordings that are accessible to anyone.

TL: OK, then what if another city wants to have the Points of Life exhibition. Would you take it anywhere or do you prefer that it be received in a specific way (locations) whereby your overall strategy is advanced?

ANKH: We will be more than happy to see Points of Life being exhibited in various cities around the world! The whole point of the project is about encounters and sharing experiences, especially with different kinds of audiences. One thing that we are focusing on is for the exhibition to be shown in very different types of places, sometimes LGBTIQ centres, or art spaces, community centres, etc… Our technical requirements are really basic so it’s really easy to make it travel from one place to another. Also, the exhibition is usually introduced with a small speech about the situation of people living with HIV in Egypt, but we also like to have it linked with a more entertaining event like a movie screening, food, concert, party… Everything is possible, depending on the place where it is organized!

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To learn more:

Know More Campaign: https://www.facebook.com/know.more.campaign
Ankh Association: https://www.ankhfrance.org/

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